Beneric a écrit :Non seulement l'un d'entre eux à refusé de m'aidé [et il] m'as fais comprendre qu'il hésité a appelé la police...
Je pense que tu es juste tombé sur un con, et honnêtement dans ce domaine la, les cons, c'est pas ce qui manque.
Je me suis renseigné auprès de quelqu'un que je connais et qui est gendarme spécialisé dans la lutte contre la grande criminalité. Il n'y a pas, à sa connaissance, en France, de texte de loi qui interdise la chimie en amateur dans son garage ou dans un lieu quelqu'il soit, différent en tous cas de l'université ou d'une entreprise. Donc déjà, à priori, ton prof peut appeler la police, être curieux n'est ni un délit ni un crime, par contre la dénonciation calomnieuse ou la dénonciation imaginaire sont des délits passibles d'amendes.
Ensuite, au delà de l'intention, l'action, je me suis renseigné auprès de mon assureur, avec lequel le courant passe bien, et je lui ai demandé en quoi le fait que je possède un local aménagé en laboratoire avec des produits et du matériel pouvait influer sur l'indemnisation en cas d'accident dans le bâtiment accueillant ce local, que la présence de produits chimiques soit ou non à l'origine d'un quelconque sinistre. Il m'a indiqué qu'en réalité, quelque soient les produits qui sont dans ce local, tant qu'ils sont en quantité limitée (c'est à dire inférieure à 100 litres me semble t il), il n'y avait pas lieu de requalifier le contrat d'assurance en incluant de clause de risque spécifique, ou quoi que ce soit d'autre. Et que dans l'absolu, ce type de choses pouvaient être incluses dans une offre d'assurance classique. Je fus fort surpris mais satisfait.
Et enfin, au delà de l'action, les cas concrets. Il existe effectivement certaines restrictions d'acquisition et de vente de certains produits chimiques, mais qui peuvent toutefois être obtenus en quantités très faibles. Par ailleurs, des composés tels le cyanure de sodium (ou de potassium, ou n'importe quel cyanure) sont théoriquement soumis à déclaration en préfecture... Mais je n'ai jamais vu de tel formulaire, et à ma connaissance, je n'ai jamais réussi à trouver de texte de loi mentionnant ce genre de choses. Certains précurseurs de drogues ou certains produits vraiment sensibles sont difficiles à obtenir, et il faut effectivement aux laboratoires, ou aux entreprises, remplir des dossiers pour obtenir des autorisations... Mais en amateur, c'est plus délicat, plein de choses sont le plus souvent récupérées à droite à gauche, par des gens ayant les connaissances adéquates.
Pour finir, par les temps qui courent, en raisons de l'existence de la réalité de plus en plus prégnante du risque terroriste, je pense que l'on s'approche d'une période à partir de laquelle il va être de plus en plus difficile de faire sa vie de chimiste passionné tranquillement sans être emmerdé par la loi ou par les cons (genre ton prof). Il est évident que si tu t'amuses à acheter un fut de 200 litres d'acétone, plus un tonneau de 1000 litres d'eau oxygénée, tu vas paraître légèrement suspect... Et encore, vu que les terroristes y parviennent, en étant mus par des intentions criminelles... Tout reste encore possible dans ce monde de fous.
Enfin, au cas ou tu venais à avoir des ennuis, dans le droit on fait toujours la différence entre la possibilité et l'intention. Si aucune enquête ne parvient à démontrer que tu avais des intentions criminelles, jusqu'à preuve du contraire, tu peux plaider la bonne foi, et t'en tirer sans trop de problèmes... Il suffit d'être honnête. Je ne pense pas qu'on vienne te chercher des poux si tu as du matériel pour faire des petites manips perso à la maison en mode curieux, avec des produits en quantité limitée, et ainsi de suite...
Je suis toutefois toujours preneur d'un contre argumentaire solidement étayé

mais en chimie amateur, pour être heureux, vivons cachés. Je suis d'avis qu'il faudrait pouvoir parvenir à développer un réseau d'entraide entre passionnés, notamment grâce à ce forum, et obtenir de l'aide de gens bien intentionnés et bien placés. Mais que hélas, on ne peut rien attendre d'ou que ce soit au niveau institutionnel, notre passion est trop marginale pour être appuyée par le système. Quand j'étais étudiant j'avais demandé à des profs s'il était possible de faire des manips perso en dehors des heures de cours, sous la surveillance d'un technicien de l'université ou d'un enseignant... Ils m'ont regardé de travers, et m'ont dit qu'on était pas au supermarché. Je n'ai plus jamais rien demandé à personne, et maintenant je fais mes trucs perso dans un endroit aménagé sans que l'on vienne me souler.